Shaquille O’Neal s’est fait connaître sur les parquets de la NBA, mais sa reconversion révèle un sens aigu des affaires qui rivalise, voire dépasse, sa renommée sportive. Dans sa vingtaine, une rencontre fortuite dans le hall d’un hôtel à Beverly Hills lui a fait découvrir le moteur de recherche Google. Curieux, Shaq a posé des questions, puis a demandé à son équipe financière d’y investir.
Lorsque Google est entrée en bourse en 1998, il faisait déjà partie des premiers investisseurs. Des années plus tard, il confiera que son seul regret était de ne pas avoir acheté plus d’actions. Ce saut précoce dans la technologie a donné le ton pour une stratégie d’investissement intelligente et diversifiée.
Shaquille O’Neal est omniprésent dans les médias américains. Allumez une télévision et vous le verrez probablement promouvoir des produits comme Icy Hot, Buick ou encore la chaîne Papa John’s Pizza. Il détient des parts dans plus de 40 salles de sport, des dizaines de restaurants dont Five Guys, des chaînes de bretzels et de poulet, ainsi que dans plusieurs boîtes de nuit.
Au-delà de l’alimentation et du fitness, il a cofondé une application bancaire destinée aux immigrants, possède des parts dans une société médiatique pour enfants, et investit dans un conglomérat de marques qui détient les droits sur des icônes comme Marilyn Monroe et Elvis Presley. Pendant la saison NBA, il intervient également comme analyste télé, avec la même franchise qui l’a rendu si populaire durant sa carrière.
Bien qu’il ait bâti une fortune grâce à des investissements avisés dans des entreprises comme Apple ou la sonnette connectée Ring — rachetée par Amazon pour des centaines de millions — Shaq reste attaché à une philosophie rigoureuse sur le travail et l’héritage. Il a déclaré un jour que ses enfants ne recevraient aucun héritage sans obtenir un diplôme universitaire : « Vous n’êtes pas riches », leur dit-il, « c’est moi qui suis riche ».
Son image publique est soigneusement entretenue : apolitique, charismatique et digne de confiance. Chaque année, son « Shaq Summit » réunit les représentants de toutes ses entreprises pour coordonner les stratégies. Selon des experts du marketing sportif, sa popularité repose sur son authenticité et une gentillesse sincère qui séduit les consommateurs.
Certes, tous ses projets n’ont pas été couronnés de succès — certains ont échoué après l’éclatement de la bulle Internet, et il a été critiqué pour un rôle mal accueilli au cinéma — mais son instinct en affaires lui a permis de rester au sommet. Il a également été cité dans une plainte liée à la faillite de la plateforme de cryptomonnaie FTX, un rare faux pas dans un parcours globalement exemplaire.
Malgré cela, O’Neal continue de privilégier des projets porteurs de sens. Il a notamment collaboré avec la compagnie Carnival Cruise Line pour moderniser l’expérience des croisières et attirer une clientèle plus jeune et plus diversifiée. Son succès repose sur un principe simple qu’il attribue à Jeff Bezos : il investit non pas uniquement pour gagner de l’argent, mais pour améliorer la vie des gens — bâtissant ainsi une marque qui prospère bien après son dernier dunk.